"L'Albanie"

Durée : 7 jours, du 10 au 17 Mai 2024, distance : 800 Kms

10 Mai, Shkoder

L'Albanie est le pays sans doute le plus pauvre de notre voyage. Ca se sent des les premiers tours de roue, dans les villes et les campagnes. Nous aurons beaucoup de kilometres a y faire et nous achetons une carte de telephone car ce n'est plus l'Europe... Notre premier arret est pour le pont Ottoman de Mes, pas si vieux puisque construit en 1780, et elegant avec ses arches.

Nous traversons Shkoder (les routes sont un peu penibles, etroites, avec beaucoup de ralentisseurs brutaux non indiqués) et nous nous garons au pied du chateau de Rozafa. Sur ce lieu occupé depuis l'age du Bronze une tribu Illyrienne a créée son premier royaume avant de se faire envahir par les Romains, eux meme chassés par les Slaves au VIeme siecle. Un centre autonome dirigé par une puissante famille s'y developpe en 1360 avant de passer sous la coupe des Venitiens en 1396. Ce sont eux qui supervisent la reconstruction du chateau qui en 1479 resiste a un siege de 7 mois des Ottomans, a 1600 soldats contre 100 000 Turcs de Mehmet II. Telle est la puissance du chateau qu'il ne sera pas pris : il se rend par traité. Les Ottomans renforcent le chateau et transforment les eglises en mosquees.

Les defenses sont encore puissantes, avec plusieurs rangées de murailles et d'enormes citernes. Faire le tour du chateau prend du temps. C'est la foudre qui lui fera le plus de mal en 1882 en tombant sur une poudriere qui explose faisant 200 morts. Mais il etait encore capable de repousser des armees en 1912 lors des guerres Balkaniques puisque les Ottomans tiennent un siege de 7 mois et la aussi signeront un traité pour abandonner le chateau a la Serbie et au Montenegro qui ne le gardent qu'un an avant que les forces internationales les obligent a le rendre aux Albanais devenus independants. Exit les Turcs...

Autre type de visite non loin : un peu d'Urbex sur une villa donnant sur le grand lac Skadar.

La villa n'a jamais ete terminee mais c'est assez amusant d'en explorer les etages.

Le salon avec ses verrieres au plafond aurait ete impressionnant.

La soeur de Delphine qui a visité l'Albanie avant nous lui a recommandé un resto qui n'est pas trop loin, alors nous y allons en esperant pouvoir y dormir, et bonne surprise, c'est une ferme avec des animaux qu'on peut caresser, un petit train, une zone de camping gratuite avec des douches, des bunkers, et un bon repas, cher mais copieux. Voila qui conclut a merveille une chouette premiere journee en Albanie...

11 Mai, Lezhe et Kruje

La vaste plaine fertile autour du lac Skadar se termine sur un col gardé par le chateau de Lezhe. C'est evident de par la geographie que qui controle ce col controle la route le long de la mer. C'est pourquoi un chateau y existe depuis l'age du bronze, et il reste une grande partie des murailles des Illyriens. Ces murailles ne suffirent pas a arreter Phillipe V de Macedoine en 211 av JC mais les Illyriens regagnerent le controle du site et firent ensuite alliance avec Rome. En 590 cependant ce sont les Slaves qui s'en rendent maitres...

Nous montons la colline en velo pour l'explorer, la route etant trop mauvaise pour le Gecko. En haut les murailles ont des blocs plus petits datant de Venise et des Ottomans. Pas enormement a voir a l'interieur...

Les enfants courageux sont recompensés par la rencontre avec une tortue, animal touchant...

Et par une grosse barbe a papa. En face de cette belle eglise se trouve le mausolé ou repose Skanderberg, la grande figure historique de l'Albanie, l'equivalent de Napoleon pour la France... Il est né en 1405 dans les environs, fils du seigneur de Lezhe. Il fut envoyé a la cour du Sultan Ottoman comme otage et il apprendra la-bas leurs tactiques militaires, devenant meme un commandant d'importance pour eux. En 1443, peut-etre lassé de combattre des Chretiens il deserte l'armee Ottomane et revient a Lezhe reclamer l'heritage de son pere. C'est ici qu'il va creer la ligue de Lezhe pour reunir les nobles Albanais en une armee de 10 000 hommes suffisante pour vaincre les Ottomans. C'est aussi ici qu'il mourra en 1468 dans une derniere reunion de la ligue ou il tombe malade (empoisonné ?). Son blason a donné le drapeau de l'Albanie et il fait toujours la fierté du pays.

Pour manger le midi nous nous arretons sur la plage. Elle est trop froide pour se baigner mais c'est un chouette moment de nature que permet le camping-car.

Le diesel qui etait a 1 euro 40 dans les pays precedents vient de passer a 1 euro 80. C'est tres cher pour un pays ou le revenu moyen est de 800 euros par mois. Aussi voyons-nous passer des charettes comme au moyen-age... Surprenant...

Camping ce soir, c'est l'occasion de faire une lessive et de prendre une longue douche chaude. Le camping fait face a la belle ville de Kruje dans les montagnes. La encore nous sortons les velos pour nous rapprocher du chateau. C'est une bonne montee et ca rale un peu chez les enfants (et meme Delphine). Mais la recompense est au bout avec une vieille ville fortifiée, a moitié en ruines, mais encore charmante et tres evocatrice du moyen-age. Kruje est le coeur de l'Albanie, sa premiere capitale, un symbole de resistance.

Resistance comme cet olivier vieux de plus de 500 ans dans le jardin d'une mosquee en ruine.

Car oui Kruje fut conquise par les Ottomans, mais pas du vivant de Skanderberg qui brisa 3 sieges des Ottomans, a 1 contre 10. C'est dans Kruje qu'on trouve un beau musée en son honneur, car ce grand stratege reussit a defaire les Ottomans pendant une vingtaine d'annees au cours de nombreuses batailles toujours en inferiorité numérique, et ce a l'epoque de la prise de Constantinople, une epoque ou il montra que la resistance etait possible. Il fut meme pressenti pour diriger une grande croisade contre les Ottomans mais la mort du pape et les atermoiements de ses alliés Venitiens et nobles Albanais n'hesitant pas a retourner les alliances entre lui et les Ottomans ne permirent pas que cela se realise. C'est une dizaine d'annees apres sa mort que Kruje sera conquise par Mehmet II lors du quatrieme siege, et avec elle tout le royaume Albanais.

La mosquee et le bazar ont remplacé les eglises...

12 Mai, Budva et la cote

Dans le Gecko une certaine routine s'installe : je fais la conduite et l'itineraire, Delphine s'occupe des repas et dirige les devoirs des enfants. Johan fait beaucoup de resistance pour en faire le moins possible, tandis qu'il faut freiner Jade qui est tres demandeuse. Une bonne heure de tablette vient les recompenser.

Les rues de Tirana, la capitale, sont etroites, embouteillées et défoncées, ce n'est pas un plaisir que de les parcourir, mais nous visons un arret avec 2 attractions au meme parking : un telepherique pour aller sur la montagne et un bunker geant pour aller en dessous. Vraimment geant : 5 niveaux et 300 pieces...

Il a ete construit pour Enver Hoxha le dictateur qui fit de l'Albanie un pays communiste dur et isolé de 1945 a 1985. C'est d'ailleurs par son bureau que nous commencons la visite.

Ce bunker secret est tellement grand qu'il contient une salle de spectacle pouvant servir pour les reunions du parti communiste. Il a ete construit dans les annees 70 en meme temps que 177 000 bunkers repartis dans tout le pays pour satisfaire a la paranoia d'Enver Hoxha, qui ira jusqu'a faire assassiner tous ses opposants potentiels et montera une police secrete encore plus repressive que celle de Staline.

Les nombreuses pieces du bunker expliquent l'histoire du pays pendant ses 45 ans de communisme : religion completement interdite, salaires presque identiques pour tous, les intellectuels priés de passer un mois chaque année avec les ouvriers et propagande du parti unique. Mais l'economie du pays ne s'est pas mal portée pendant 30 ans au moins ce qui a permis a Enver Hoxha de se maintenir au pouvoir, jusqu'au moment ou ses soutiens en URSS et en Chine lui ont tourné le dos, dans les annees 80, entrainant une revolution pacifique apres sa mort dans les annees 90. Toute cette histoire interesse peu les enfants, mais la salle qui parle des masques a gaz en projetant des nuages menacants les amuse beaucoup.

Seconde attraction : le telepherique avec sa vue panoramique sur la capitale.

Et son minigolf, pour changer un peu des visites de sites historiques.

Pas d'autre visites dans Tirana, je n'ai pas envie de chercher une place pour me garer dans le centre-ville compliqué, je rejoins l'autoroute agreable jusqu'a la mer a Durres. Ce soir nous allons dormir sur le sable de la plage.

Nous laissons les enfants dans le Gecko et avec Delphine en velo nous allons visiter l'amphitheatre de Durres, un des plus grands des Balkans, avec 20 000 places. La ville moderne ayant recouvert la ville antique il a fallu detruire les maisons pour le fouiller, et nombre d'entre elles sont encore construites dessus.

Les escaliers et les couloirs d'acces sont en bon etat et nous pouvons explorer plusieurs etages sous terre.

Jolie surprise avec ces mosaiques du VIeme siecle montrant la reconversion d'une petite partie de l'amphitheatre en eglise.

Promenade sur la plage au soleil couchant.

Et pizza avec vue. La pizza, toujours le fil rouge de ce voyage...

13 Mai, Berat et Appolonia

Vu le prix du Diesel en Albanie nous pensions qu'ils importaient tout leur petrole, mais surprise, nous traversons des champs de derricks une centaine de kilometres au Sud de Tirana, et presque tous abandonnés... Pourtant les Chinois pourraient bien aider a les remettre en route car les reserves sont encore importantes...

Chateau de Berat au sommet de sa colline. Des murailles massives qui datent pour l'essentiel des Byzantins. Le chateau ne fut jamais pris malgre 2 sieges importants, mais un peu par chance : en 1281 c'est Hugues de Sully, commandant des forces de l'ephemere royaume medieval d'Albanie, qui tente de prendre le chateau des mains des Byzantins, mais il se fait capturer lors d'une de ses reconnaissances avec une faible troupe. Sans son chef son armee se disloque... En 1455 c'est le puissant Skanderberg qui tente d'enlever la place aux Ottomans mais il se fait tromper par une ruse. Les assiegés, bombardés, sont prets a se rendre mais negocient d'attendre un mois. Skanderberg accepte et deplace une partie de ses troupes pour surveiller la region. Pendant son absence une armee de secours Ottomane arrive de nuit et detruit le camp principal des Albanais y faisant un enorme massacre. Skanderberg arrive pour sauver ce qui peut l'etre mais il a deja trop perdu d'hommes et doit renoncer a continuer le siege...

Une fois passées les murailles c'est tout un village d'anciennes maisons qui s'etale devant nous.

Beaucoup de ruines, et dans l'une d'elles nous trouvons un bebe tortue trop mignon...

Belle vue du bout de la ville sur la riviere qui encercle la colline.

On trouve un cheval pour un petit tour rapide.

La forteresse au sommet de la colline est bien detruite mais il reste une enorme citerne encore en eau.

Malgre la presence des Ottomans ce sont les eglises orthodoxe des Byzantins qui dominent le paysage ici. En courant a cet endroit Jade marche sur une abeille qui la pique. Elle a tres mal et pleure beaucoup. Ca gonfle. Heureusement le pope dans l'eglise la soigne a coup de raki sans oublier 2 gorgees pour le papa, et nous donne a manger pour nous remettre, sympa !

Retour en ville pour admirer les belles maisons anciennes avec leurs etages qui s'avancent sur la rue.

Nous mangeons dans un resto local, des plats etranges au gout inconnu chez nous.

Et nous visitons une eglise qui a bien conservé ses fresques. Notez l'ange qui coupe les bras d'un homme pour l'empecher de retenir la vierge qui doit rejoindre les cieux. Etonnant... Tres belle ambiance dans cette ville de Berat, figée dans le moyen-age, nous avons adoré.

A une grosse heure de route nous vistons Appolonia, une tres ancienne colonie Grecque, fille de Corinthe, ayant largement accueilli les Illyriens en ses murs. Elle grandit encore au temps des Romains et son centre se couvrit de beaux monuments dont une partie seulement a ete degagée.

Du forum part une belle allee avec des niches qui contenaient probablement des statues. La ville fut abandonnée au 4eme siecle suite a un tremblement de terre qui devia sa riviere, entrainant l'envasement du port et creant des marecages infestés de moustiques porteurs de la malaria.

Quelques belles trouvailles des fouilles sont dans le petit musee du site, dont ce bouclier a tete de meduse, serieux puzzle pour les archeologues.

C'est tres vaste. La cité a accueilli 60 000 personnes a son apogée. Beaucoup est encore enfoui sous les herbes et nous y croisons lezards, tortues et serpents...

Les bunkers qui ont fleuris partout en Albanie n'ont helas pas epargné le site...

Tout un complexe de tunnels a ete construit sous l'ancienne acropole, une catastrophe archeologique mais ils sont bien amusants pour les enfants, qui y croisent des chauve-souris frolant nos tetes dans une bonne ambiance aventure...

Apollonia aussi nous aura bien seduits, et il fait toujours aussi beau, temperature parfaite.

Impossible de dormir pres du site archeologique qui a trop souffert des pillards, alors nous roulons jusqu'a la mer pour nous poser en face du monastere St Marie. Il est situé sur une ile et relié a la terre par une longue passerelle en bois ou la biere au coucher du soleil a un gout tres romantique.

14 Mai, la cote Sud

Nous commencons la journee par la visite du monastere, pas fascinant, et Jade a toujours du mal a marcher apres sa piqure d'abeille.

Je pars seul en velo explorer la cote proche sur laquelle un complexe de bunkers canons a ete installé.

4 gros bunkers font face a la mer, reliés par un souterrain assez vaste pour le parcourir en velo.

A l'interieur il reste des silhouettes de navires et d'avions qui servaient pour l'instruction des troupes.

Et de nouveau je croise une tortue, elles sont plutot nombreuses en Albanie.

Les enfants sont en guerre contre nous, ils ont monté des defenses a l'arriere du camping-car et refusent de faire les devoirs et les visites. Nous tenons une journee dans le conflit avant que les deux camps lachent un peu de lest, les enfants promettant d'etre plus obeissants et nous d'etre plus souples.

La route est un peu difficile, avec des trous et des bosses, il faut rester attentif, mais nous longeons beaucoup de plages interessantes. Le temps est froid aussi personne ne souhaite se baigner. Tant pis, nous allons rouler 160 kms aujourd'hui, et ca va nous prendre toute la journee, 5 heures... Avec un arret sous les palmiers le midi...

Puis le passage d'un col avec des pentes tres raides. Un camion devant nous aura du mal a prendre le virage et patinera, car le brouillard s'en mele. Et dans la descente il nous faudra faire gaffe aux freins, la pente etant super forte, on descend tout en seconde...

La visite du jour sera pour le village a moitié en ruine de Himare.

Amusant de deambuler entre toutes ces maisons, d'en visiter certaines, avec precaution car elles s'ecroulent, pour decouvrir des caves intactes ou des cheminées qui pendouillent.

Une eglise a un peu mieux résisté que le reste...

La route est tres belle, toujours le long de la mer. Nous croisons le chateau de Porto Palermo. Un bunker pour sous-marin se cache non loin.

Et apres une longue journee de route nous nous posons fatigués sur un parking plein de camping-car tout proche du site de Butrint avec vue sur le chateau d'Ali Pasha sur son ile qui surveille l'entree de la lagune.

15 Mai, Butrint et Gjirokaster

Butrint est le site archeologique majeur de l'Albanie. C'est une colonie Grecque tres ancienne qui couvre toute une colline. Le forum, a son pied, presente toujours un theatre et les fondations d'un temple de cette epoque. Sous les Romains c'est devenu une colonie pour les anciens soldats et la ville a doublé de taille. Le forum se dotant de bains et de boutiques. Nous visitons juste avant une horde des touristes, et le site a moitié envahi par les eaux a beaucoup de charme.

Sur les murs du theatre des inscriptions temoignent de la liberation des esclaves par leur maitre, avec force details interessants pour remonter le temps, pour qui sait lire le Grec, ce qui n'est pas notre cas, helas...

Une petite rue bien conservée longe un temple a droite et un marché a gauche, monte vers une allee couverte ayant encore des peintures et passe devant une fontaine avec les marques des cordes sur la margelle.

Une bonne partie du site est toujours sous la vegetation et continue a etre fouillé. des monuments un peu mysterieux emergent par endroits.

Ce baptistere du 6eme siecle temoigne de l'utilisation continue du site meme apres les romains, sous les Byzantins. Une magnifique mosaique est cachée sous le gravier...

Nous tombons sur le mur Grec construit en 380 avant JC. Il est conservé sur une grande hauteur, et sur la moitié du tour de la colline, c'est super impressionnant !

Sur cette porte un relief de lion dont les machoires sont fermées sur une tete de buffle.

Juste derriere la porte du lion une fontaine avec l'inscription de son genereux donateur.

Nous finissons la visite par l'acropole au sommet de la colline ou un chateau Angevin temoigne de l'occupation du site a partir de 1267, en meme temps que Corfou, jusqu'a son achat par Venise en 1386. Le chateau a ete transformé en musée mais il est bien pauvre comparé a l'importance du site...

Apres Butrint nous prenons un tout petit ferry pour passer sur la rive en face. 15 euros la traversée, c'est du vol...

Les Venitiens abandonnerent l'antique cité et construisirent un petit chateau triangulaire sur la rive d'en face. De la ils pouvaient prendre des masses de poissons au filet dans l'etroit canal qui separe la mer d'un vaste lac, et repousser les attaques des Turcs. Lorsque Napoleon detruisit Venise ce territoire revint a la France mais le leader Ottoman Ali Pasha en profita pour annexer la region en 1799.

L'interieur de la forteresse est plutot bien conservé, meme si ce n'est pas passionnant, architecture militaire sans fioritures. Au moins c'est gratuit...

Nous sommes tout proche de la Grece et de Corfou mais nous remontons au Nord pour un bout d'Albanie supplementaire.

Arret a la ville de Phoenice, la capitale de la tribue Grecque des Chaonians au 5eme siecle av JC. Elle est au sommet d'une colline entourée de murs cyclopeens aux pierres gigantesques. Dur de s'en rendre compte sur la photo mais chaque pierre est plus haute que la taille d'un homme. J'ai fait l'escalade de ce pan de mur et j'ai eu plusieurs fois peur de ne pas reussir... Ces murs impressionnants ne reussirent pas cependant a proteger la ville contre la reine Illyrienne Teuta en 231 av JC mais elle la rendit contre une forte rancon.

Les Chaonians choisiront de s'allier avec Rome contre les Macedoniens. Bien leur en as pris car ils etaient dans le camp des vainqueurs et purent subsister jusqu'au 6eme siecle ap JC. Peu de restes ont ete degagés de cette ville, le theatre, une citerne, un temple, 2 maisons avec encore des fresques... Mais il y a une ambiance assez magique, sans personne, loin des foules de Butrint... Et puis les Alabaniens ont la aussi fortifié le site avec des bunkers et des tunnels amusants a explorer.

Dans une tranchée de fouilles recentes je trouve une anse qui depasse du sol. Je ne resiste pas a la degager, ce qui lancera avec Johan une petite course aux restes de poteries interessants qu'on peut trouver sur ces sites.

Mais attention ! En soulevant un bout de tuile antique je tombe sur un scorpion endormi... Prudence...

Nous roulons sur une bonne route l'apres midi avec pour objectif Gjirokaster, une enorme forteresse dominant un beau village ancien.

Possession des Ottomans depuis 1418, c'est surtout eux qui sont a l'origine de ces tres hautes murailles qui dissuaderent tous les attaquants potentiels.

De grandes salles souterraines abritent des canons saisis pendant les 2 guerres mondiales.

Le chateau est tres vaste, il nous faut un bon moment pour en faire le tour, avec des souterrains sympas sans lumieres et des endroits un peu a l'abandon offrant des vues splendides sur la vallee.

Apres la visite du chateau nous descendons dans la vieille ville qui a beaucoup de charme, avec des maisons anciennes melange d'influences Grecques et Ottomanes.

Nous ne le faisons pas souvent mais la c'est le bon endroit pour prendre un verre au bar et profiter des petites tables dans les rues pietonnes.

16 Mai, canyon Lengarica

Plutot que de dormir dans la ville de Gjirokaster nous avons visé le parking d'un restaurant au bord d'un lac non loin. Bonne pioche avec un bon repas au resto, une nuit au calme et le lendemain la visite de la source Virua qui plonge dans un gouffre a l'eau cristalline profond de plus de 200 metres.

Encore un peu de routes etroites et nous arrivons au canyon Lengarica, connu pour son beau pont Ottoman.

Et surtout pour les sources tiedes qui surgissent a cet endroit. C'est l'occasion de nous ressourcer dans la nature...

Mais pas de nous reposer, nous allons plutot explorer le canyon a pied.

Il faut marcher dans l'eau, bien froide, a plusieurs endroits. Johan aide sa petite soeur, c'est touchant...

Au coeur du canyon de belles falaises nous entourent.

Avec meme quelques grottes peu profondes.

Et une autre source chaude a 28 degres, toujours un peu limite pour en profiter pleinement, surtout que le soleil n'est pas trop au rendez-vous...

Petite prise de hauteur pour admirer le canyon...

Et c'est le repos au camping-car... Nous aurions du bouger mais nous rencontrons d'autres Francais en camping-car et le lieu est vraimment trop sympa, alors nous decidons d'y passer la nuit et de ne repartir que le lendemain. C'est repos tout l'apres-midi...

17 Mai, Canyon Lengarica

Apres un bain de minuit dans la source tiede et une nuit bien calme c'est un reveil grasse matinee pour la petite famille. Je sors mon beau VTT pour aller faire quelques pistes pendant que les enfants jouent a faire des cabannes avec leurs nouveaux amis. Il fait quand meme un peu chaud pour rouler, mais je croise des paysans avec leur ane sur la piste, c'est plutot typique...

Apres une bonne suée je me retrouve au sommet du canyon avec une vue plongeante sur ses entrailles.

C'est le point de depart d'une bonne descente bien technique sur un petit sentier plein de vegetation et de cailloux que j'ai bien fait de faire sans le reste de la famille. Un dernier repas a l'ombre de notre arbre et nous repartons pour la Grece dont la frontiere est toute proche...