"L'Ouest de Mexico de Colima a Guanajuato"

Durée : 12 jours, du 1er au 12 Janvier 2020, distance : 1000 Kms

1 - Colima et Comala

Le 1er Janvier nous avons assez peu de route pour passer de la plage a la montagne, mais comme nous avons profité un maximum de notre dernier bain nous n'arrivons qu'en milieu d'apres-midi a Colima, la grande ville de la region, une des trois premieres colonies installées apres Veracruz et Mexico, fondée en 1527 par un des lieutenants de Cortez qui du s'y prendre a 3 reprises pour vaincre les indigenes belliqueux de la region. Les enfants visitent seuls un musee d'art moderne soudain devenu payant sauf pour eux... Puis nous allons nous promener sur la grande place avec sa cathedrale reconstruite a plusieurs reprises au gres des coleres des volcans et des tremblements de terre.

A Colima nous dormons a cote du Wallmart, ce qui est bien pratique pour aller faire les courses pendant qu'il fait nuit sans perdre de temps en journee. Une vaste aire de jeux le borde egalement et les enfants y passent un long moment, avec meme un chateau gonflable et une pyramide de toboggans... Ce sont les petits bonheurs simples du voyage...

Le lendemain 2 Janvier nous allons a Comala, 10 kms au Nord, une petite ville coloniale qui a conservée un centre tout blanc autour d'une place arborée dominée par une belle eglise.

Nous commandons au resto des ribs et il nous en arrive un bon kilo pour un prix derisoire. Nous avons un peu de mal a y croire : il nous faudra 3 jours pour finir tous les restes et c'etait delicieux !

Apres un tour par un musee de sculptures en plein air pas folichonnes, nous allons voir l'ex-hacienda Nogueras, ou vivait un artiste Mexicain mondialement connu. La maison permet de voir l'organisation des pieces de vie il y a 50 ans et elle est entourée d'un jardin botanique avec mille choses a voir pour les enfants et les grands...

La partie usine de l'hacienda est toujours presente avec une grande salle plein d'arches dont le vide est devenu poetique.

Ce qui est particulierement fascinant ce sont les poteries pre-hispaniques conservees au petit musee pres de l'hacienda. Elles datent de 200 avant JC a 800 apres. Elles ont ete trouvees dans des tombes pour la plupart. Elles representent bien ce que devait etre la vie quotidienne de ces peuples avec les guerriers, les pretres mais aussi les femmes, les vieux et les malades sans oublier leurs animaux. Certains details peuvent etre tres touchant en particulier l'expression des fameux chiens de Colima.

En fin d'apres-midi nous visitons le site archeologique d'El Chanal quelques kilometres au Nord de Colima. C'etait une puissante cite entre -1300 et 1400 et il en reste une pyramide et cinq places entourées de batiments et reliées par des rues. Ce n'est pas aussi impressionnant que les autres villes antiques du Mexique, mais ce sont nos premieres ruines et ca se fete !

Helas en me garant pour aller chez le coiffeur au sortir des ruines, j'ai serré de trop pres une voiture qui m'a emporté le bloc feux arriere... L'autre n'a presque rien mais moi je suis bon pour sortir le scotch et le tournevis... J'arrive heureusement a tout remettre en place. On va croiser les doigts pour que ca tienne jusqu'au retour en France...

Apres une nouvelle nuit au Wallmart, nous reprenons la route le 3 Janvier vers l'interieur des terres. Nous longeons deux volcans : a gauche celui du feu (3820 metres) toujours actif et a droite le Nevado de Colima (4240m) et ses neiges eternelles. J'ai eu beau supplier Delphine elle ne veut pas qu'on y monte... Dommage...

A la place nous allons nous poser dans un camping parc aquatique aux eaux chauffées par les volcans. Meme si la moitie seulement des attractions fonctionnent c'est quand meme un excellent plan et nous allons y rester 2 nuits et presque 3 jours pour en profiter un maximum. On y retrouve une autre famille Francaise en camping-car et les enfants peuvent jouer ensemble dans l'eau chaude toute la journee... Ce n'est que du bonheur ! On ne roule pas trop ces dernieres semaines et on s'arrete plus longtemps : ca fait du bien de se reposer et de se ressourcer un peu...

2 - Le lac de Chapala

Apres nos 3 jours de repos nous ne faisons qu'une heure et demi de route le 5 Janvier pour nous poser au bord du lac Chapala, le plus grand du Mexique. Decu de ne pas avoir fait la rando au volcan j'ai trouvé sur AllTrails une rando qui monte dans les montagnes derriere la ville de Ajijic. Rapidement la vue superbe nous recompense de nos efforts.

La rando sera quand meme ecourtée par les vaches qui souhaitent descendre le sentier que nous voulons monter. Les enfants puis Delphine deviennent hysteriques a l'idee de se faire empaler et nous devons faire demi-tour presque en courant...

Par une serie de petites routes pas tres adaptees a la taille du camping-car nous gagnons le Malecon : la promenade au bord de l'eau. Nous nous garons juste a cote et a 2 pas d'un skate parc dans lequel les enfants vont passer la soiree a monter et descendre les pentes en beton pendant que nous nous promenons romantiquement face au soleil couchant avec tous les Mexicains et les retraites Americains qui viennent profiter nombreux de la beaute de l'endroit.

L'eau du lac est polluée et envahie de jacinthes, la baignade n'y est pas possible, mais la vue sur les montagnes et la fraicheur qu'apporte cette grosse masse d'eau sont tres agreables.

Pour les oiseaux d'eau c'est le paradis : les cormorans se dorent au soleil, les pelicans patrouillent en escadre tandis que les grues et les herons surveillent les poissons depuis la rive...

Apres une soiree tres relax nous sommes reveilles au petit matin par une forte musique de Zumba : il y a un cours en plein air pour les retraites juste devant le camping-car. Au lieu de raler j'en profite pour me meler aux danseurs. Ca me rappelle mes cours du midi sur mon lieu de travail a Paris... Paris et le travail... Que c'est loin de notre nouveau quotidien...

En parlant de notre quotidien, je vous presente un repas typique Mexicain d'un resto de bord de route : des tortillas (crepes) qu'on mange comme du pain en les fourrant avec ce qu'on veut et toutes sortes de sauces un peu piquantes, des frijoles (haricots) en sauce noire qui tiennent bien au corps et beaucoup de viandes : poissons grillés, boeuf cuit en fines lamelles ou porc bouilli dans une sauce rouge.

Nous sommes le 6 Janvier : nous ne sommes restés qu'une nuit a Ajijic. Nous continuons la route vers l'Est direction Mexico et les montagnes, en passant par une zone riches en volcans. Si la plupart sont endormis, le Paricutin, lui, est né le 20 Fevrier 1943 sous les yeux d'un paysan qui ne put rien faire pour l'empecher de manger ses terres. Il a grandi jusqu'en 1952 engloutissant 2 villages et atteignant la hauteur de 2800m. Depuis il refroidit doucement. On peut faire la marche jusqu'a son sommet mais encore une fois Delphine met son veto : la rando est trop longue... Tant pis...

3 - Les cascades d'Uruapan

A 4 h de l'apres-midi apres une longue route parfois desagreable a force de topes et de nids de poule nous arrivons a Uruapan, fondée en 1533 par un moine impressionné par toute l'eau qui jaillit des rochers dans une vegetation tropicale et qui lui donna le nom poetique de "printemps eternel". La ville en elle-meme est quelconque et dure a circuler pour le Gecko mais le parc principal, le long de la riviere, est splendide. Des petits chemins empierrés passent par des ponts et des dizaines de cascades amenagées avec gout.

Cet ecureuil ne craint pas les touristes : il escaladera meme Johan pour venir renifler son gouter de plus pres.

En une heure nous faisons le tour du parc et le plein de belles photos. L'endroit est enchanteur... Mais nous n'allons pas dormir dans cette grande ville bruyante et etroite, alors nous roulons une demi-heure plus au Sud pour nous poser a la cascade de Tzararacua...

Nous avons juste le temps de descendre les 557 marches pour voir la cuvette dans laquelle se jettent avec force les eaux du Rio Cupatitzio.

La plupart de l'eau jaillit directement du rocher ce qui est tres rare. Probablement que la roche volcanique poreuse surplombe une couche impermeable qui fait ressortir les eaux toutes au meme niveau creant ce rideau remarquable. On en profite jusqu'au coucher du soleil mais il est temps de remonter et les enfants reclament des histoires pour avancer... Ca va etre long...

4 - L'empire Tarasque de Patzcuaro

Avant de traverser la region nous ignorions tout des Tarasques. Ils ont pourtant tenu tete aux redoutables guerriers Azteques de Mexico et regroupés sous leur empire maints peuples de l'Ouest du Mexique. Nous commencons a les decouvrir en visitant les ruines de Tingambato, une petite cite avec une belle pyramide de 8 m. de haut seulement, un jeu de balle et les ruines de deux palais. Toute trace de decoration a depuis longtemps disparue, la cite fondee des 450 av JC ayant declinee apres l'an 900.

Sous les palais ont ete trouvé deux tombes qui excitent bien les enfants meme si on ne peut pas y descendre... Dans la premiere il y avait 15 squelettes et 32 cranes, donc un certain nombre de tetes decapitees... Dans la seconde reposait une jeune princesse couverte de bijoux de Jade. Une pyramide jumelle de celle degagee se dresse en face couverte de vegetation, ce qui laisse encore esperer de nouvelles decouvertes aux archeologues...

Mais c'est dans la derniere capitale de l'empire Tarasque - Tzintzintzan - qu'on prends conscience de la force de cette civilisation : ils ont bati a flanc de coline dominant le lac une plateforme gigantesque sur laquelle tronent 5 temples a base semi-circulaire. C'est une oeuvre colossale. Helas Jade est bien malade du ventre, a de la fievre et ne mange pas alors on parcoure le site assez vite, et en plus mon drone s'est scratché a cause d'une helice defectueuse (mais sans degats heureusement)...

Les temples etaient en bois et n'ont pas survecus, il ne reste que leurs bases. De grands feux y brulaient en permanence et les Espagnols relatent qu'une foule de prisonniers de guerre y etaient sacrifiés. Quelques pierres sont gravees de soleils et de spirales mais sinon toute l'histoire de ce peuple nous vient d'un Espagnol qui vint relater leurs coutumes, car les Tarasques ont survecus dans la region, meme si ca n'aura pas ete facile...

Lorsque les Espagnols sont arrives a la frontiere ils venaient de battre l'empire Azteque, les ennemis des Tarasques, qui ont voulu tout de suite faire la paix avec les conquistadores. Ces derniers ont accepté mais avec un peu de mepris pour ce peuple qui ne voulait pas se battre. Pendant quelques annees cependant le roi des Tarasques a continué a reigner comme avant envoyant un faible tribut aux Espagnols de Mexico et gardant la plus grosse part pour eux qui n'avaient que ce moyen de subsistance. Cela ne dura guere : Nuno de Guzman, un Espagnol cruel vint mettre la region a feu et a sang, abattre les temples et la monarchie et tuer les elites. Il fit tant de massacres que les Espagnols le renvoyerent chez lui pour etre jugé chose bien rare dans une epoque ou les scrupules n'etouffaient pas les conquistadores. Apres lui c'est un moine modéré qui tenta avec succes de redorrer le blason de l'Espagne et de faire vivre dignement ce qui restait du peuple Tarasque. La cite de Patzcuaro avec ses vastes places et ses maisons blanches et rouge etait une des cites Tarasque. Elle a gardée son identite indigene meme si les eglises ont remplacees les temples et se promener dans ses petites rues est bien agreable. On doit le faire l'un apres l'autre cependant car Jade nous fait faire du souci et elle dort profondemment dans le camping-car.

Nous finissons la journee du 7 Janvier pres du lac dans le grand parking agreable de l'embarcadere ou quelques gros bateaux attendent les clients dans une mer de nenuphares.

Sur l'ile Janitzio au milieu du lac une statue de 40m de haut d'un heros de la revolution Mexicaine domine le coucher du soleil aux tons pastels qui ressemble plus a l'Italie qu'au Mexique... Un mirador abandonné nous permet un moment romantique pendant que les enfants font tablette pour recuperer des forces...

5 - Morelia la rose

Pour nous Morelia commence par un ZOO au prix derisoire d'un euro l'entree. On se demande comment ils nourissent leurs elephants, giraffes, lions et singes, en fait presque tous les gros animaux des ZOO classiques, avec une somme aussi derisoire. Nous y passons un tres bon moment a midi. Notre dernier ZOO etait au Canada, ca commencait a dater un peu. Ici les animaux ont de la place et n'ont pas l'air malheureux. Les singes en particulier nous gratifient de belles scenes de vie.

Apres une consultation medicale (gratutie) pour Jade (ca va, faut attendre que la fievre tombe) nous allons nous garer pres du centre-ville dans une petite rue. Trop petite puisque nous manquerons de nous faire enlever par la fourriere. A notre retour les flics etaient deja sur place, appelés par un camion qui a eu du mal a passer. Mais en negociant ils nous laisseront partir avec un avertissement... Une heure nous a suffit pour faire le tour des vieilles rues bordées de palais roses. Tout le centre est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Si la ville fut fondée en 1541 peu de temps apres la conquete, la belle cathedrale a ete construite sur une centaine d'annees entre 1660 et 1774 avec un certain melange de styles non denue d'interet.

Les maisons des nobles Espagnols abritent maintenant les instances officielles de la ville comme ici le gouvernement et sous les arcades des fresques naives vantent les merites de la revolution Mexicaine...

La ville a ete rebaptisee Morelia en l'honneur de Jose Maria Morelos y Pavon, pretre et hero local qui dirigea la revolution en 1811 a la mort du pretre Miguel Hidalgo y Costilla qui lanca les premieres escarmouches le 16 Septembre 1810 depuis la ville de Dolores. La societe etait alors divisee en 3 classes : les Espagnols pure souche qui formaient une petite elite avec tous les pouvoirs et beaucoup de richesses, les Indiens pure souche tout en bas qui etaient juste au-dessus du niveau esclave et travaillaient pour une bouchee de pain, et les metis nombreux qui creaient la plupart des richesses. Ce sont ces derniers aides des pretres sympathisants du sort des indigenes qui ont lance le mouvement pour prendre le pouvoir. Morelos assiegera Mexico pendant 3 mois en 1813 mais sera arrete et execute en 1815. Il faudra bien d'autres combats avant que l'independance ne soit acquise en 1821.

6 - Les papillons monarques

Apres Morelia la route devient tres desagreable avec beaucoup de topes et de trous, car nous montons vers les montagnes un peu sauvages a la recherche des papillons. Nous n'aurons d'ailleurs pas le temps de les atteindre ce 8 Janvier et il nous faudra dormir au milieu d'un petit village dans le bruit des voitures qui passent. Le lendemain nous attaquons la journee par 15 Kms d'une route ultra pentue toute en pierres a l'assaut de la montagne. La consommation instantanée est souvent bloquée a 50 litres au cent (contre 11 l. en moyenne). En plus la route est barrée par des paysans qui nous reclament un impot local (bon enfant).

La beaute des montagnes touche toujours les vieilles dames de bord de route aux grands chapeaux.

En arrivant au bout de la route c'est l'industrie touristique du papillon qui nous attend avec grand parking, des dizaines de petits restaurants et de boutiques (Delphine achetera des boucles d'oreilles papillons) et des petits chevaux. Justement, Jade etant toujours bien malade, nous optons pour la montee a cheval. Ca remue pas mal, surtout avec les enfants sur les genoux, et mes fesses mettront 3 jours a se remettre des frottements, mais sinon l'experience est sympathique.

Au sommet de la montagne, les papillons monarques que nous avions deja vus en petit nombre en Californie sont ici plus nombreux, agglutinés sur les branches en gros essaims (pour se tenir chaud ?).

Peu a peu les papillons se detachent des essaims pour aller chercher leur nourriture dans les herbes au ras du sol. Il est interdit de les approcher de trop pres avec des guides et des cordes pour retenir les touristes qui peuvent etre tres nombreux le week-end. Dommage pour nous on reste un peu loin pour pouvoir faire de belles photos mais le spectacle des papillons voletant dans la lumiere ou ils font des taches jaunes est assez feerique.

La migration des monarques est quelque chose d'etonnant. Ils viennent des montagnes rocheuses du Canada pour echapper au froid de l'hiver dans le Nord. Si le papillon ne survit qu'une saison habituellement, lors de la migration ce sont des individus un peu differents, plus costaud, qui volent vers le Sud. Ils peuvent survivre 2 ans, ce qui leur donne le temps de voler toute cette distance. Une fois sur place ils donneront naissance a une nouvelle generation qui remontera petit a petit vers le Nord. Justement le papillon de la photo a les ailes bien abimees. C'est surement un de ces survivants qui ont fait le voyage. Chapeau !

Les papillons vus il nous faut encore redescendre la montagne, en seconde, avec des topes tous les cent metres. Il faut de la patience... Dans la plaine heureusement ca devient plus roulant et on file vers le Nord pour faire une grande boucle au dessus de Mexico. Nous traversons la region de fabrication de la Tequila et les champs d'agaves fleurissent. Ils utilisent son gros fruit pour en tirer l'alcool brulant. Certaines Tequila peuvent couter plus cher qu'un bon whisky. Nous ne sommes pas trop fan de cet alcool alors on saute les degustations pour rouler vers notre prochaine destination au milieu des hauts plateaux de 2000 metres ecrases de soleil mais ou il fait encore assez frais...

7 - La belle San Miguel de Allende

A San Miguel de Allende nous rejoignons un parking de centre-ville entre deux murs en beton. Rien d'exceptionnel mais se garer en ville est toujours un challenge. Jade a le sourire ce matin, apres une nuit difficile entre les bruits de chiens, de coqs et de circulation, car elle a retrouvé de l'appetit et la fievre est tombee. Au petit dej elle prend crepe au fromage et lolo chocolat. Nous partons visiter la ville a pied dans la matinee en commencant par la facade rose d'influence Indienne de l'Oratorio de San Felipe Neri et par le grand coquillage qui orne celle du temple de la santé.

Mais tout le charme de la ville, elle aussi inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, ce sont les ruelles aux maisons colorées dans lesquelles on se perd le nez en l'air et la chaleur du soleil sur la tete.

Au centre de la ville se dresse la parroquia de San Miguel Archangel dont les tours extravagantes sont l'oeuvre d'un macon Indien du XIXeme siecle. Nous tournons encore un peu dans la ville a la recherche d'un resto, sans trop de succes d'ailleurs, avant de rejoindre le Gecko pour mettre le cap sur les prochaines ruines...

C'est au Sud de San Miguel de Allende, sur les montagnes non loin d'un grand lac que se trouvent les ruines de Canada de la Virgen. Il faut emprunter un minibus pour s'y rendre car le chemin traverse des proprietes privees et un guide nous accompagne, qui nous fera plus perdre du temps qu'autre chose. Du coup c'est un brin long et on arrivera un peu tard a notre prochaine destination...

On approche a pied par une tres large avenue sacrée de l'enceinte de la pyramide qui a servie a des rituels entre le IVeme et le IXeme siecle.

Au sommet de la pyramide une salle a conservé ses murs couverts de bandes de couleurs et ses bancs de ceremonie. C'est la premiere fois qu'on voit un temple intact au sommet d'une pyramide.

On monte a la pyramide par un escalier qui est orienté selon les solstices ce qui en fait un gros cadran solaire. Les marches sont bien raides et les enfants sont ravis, meme si le guide n'avance pas vite et qu'il faut les occuper...

Du haut de la pyramide on peut admirer un temple rond a cote. Sur le site des ossements ont ete decouverts montrant qu'il y a eu sacrifices et rituels magiques.

Meme si le site n'est pas tres grand il impressionne par les belles proportions de ses batiments et par la nature sauvage qui l'entoure. On goute de plus en plus aux ruines pre-hispaniques tout en maintenant le crescendo...

8 - Les momies de Guanajuato

Guanajuato est une ville fascinante mais un enfer pour ce qui est de la circulation... Nous nous engageons au coucher du soleil sur des petites routes qui passent tout juste pour atteindre le fameux point de vue d'ou la ville riche d'eglises et de palais se revele sous son meilleur profil.

Encore quelques efforts et nous nous refugions dans un parking payant avec une tres belle vue sur les maisons eclairees la nuit par la lueur de la lune. Comme a San Miguel ce n'est pas une nuit calme, nous avons meme une fanfare qui vient s'entrainer presque sous nos fenetres, mais on s'habitue a tout...

Le lendemain 11 Janvier nous partons explorer la ville a pied. Les maisons escaladent les colines par plein d'escaliers.

Du sommet de nouveau la vue est splendide !

En 1865 pour faire de la place dans le cimetiere la municipalite a ouvert quelques vieux caveaux dans lesquels des corps avaient ete enterres hors de terre dans une atmosphere tres seche. Une centaine d'entre eux s'etaient momifies naturellement. Le musee des momies est un peu un hymne a la mort. C'est une confrontation fascinante avec notre destin. Les enfants sont scotchés bien sur mais pas choqués, meme par les momies de bebes... C'est bien morbide mais c'est une visite inoubliable...

Nous redescendons la montagne pour aller manger un sandwich de viande au marché. Cette fois c'est Delphine qui en tombera malade...

La raison pour laquelle nous preferons marcher c'est que la ville est parcourue de tunnels, pas tres hauts, dans lesquels le Gecko aurait tort de s'aventurer. Il y en a un peu partout et il ne semble pas evident d'arriver a s'y retrouver. Ce sont d'anciennes rivieres qui ont ainsi ete reconverties pour aider a la circulation.

En surface beaucoup de rues sont pietonnes (ou semi pietonnes car il faut une voiture tres bien conduite pour s'y aventurer) et les belles maisons colorees, les petites places et les eglises forment des tableaux splendides. C'est un regal pour les yeux. La richesse de cette ville vient de la mine de la Valenciana decouverte en 1558 et qui pendant 250 ans a fourni 20% de la production d'or et d'argent mondiale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la revolution Mexicaine est partie de la region : les magnats de mines ne souhaitaient plus donner une partie de leurs richesses a l'Espagne et ils ont soutenu le mouvement...

Alors qu'il commencait a faire bien chaud : surprise ! On tombe sur une patinoire gratuite en plein centre-ville... Sans se faire prier on enfile les patins et Johan nous fait une belle demonstration, bien a l'aise, tandis que Jade en est encore aux balbutiements... Ca rafraichit !

En quittant Guanajuato nous faisons un arret a l'eglise de La Valenciana, edifiee vers 1788 dans un style churrigueresque de toute beauté. Cette eglise si riche a ete payee par les proprietaires des mines en remerciement au seigneur de tant de bontés. Les autels dores qui s'elevent de 3 cotes a l'interieur representent un travail collosale avec une profusion de details. Non loin nous visitons d'ailleurs la mine de San Ramon, un peu decevante car elle ne s'enfonce que de 60 metres sous terre avant que le tunnel principal ne soit bouché, mais c'est toujours un peu d'aventure qui plait bien aux enfants...

En allant vers les montagnes, juste a la sortie de la ville, nous avons un brutal rappel qu'il faut faire attention en roulant... Visiblement ce camion a pris le virage trop vite...

Nous c'est sans problemes que nous arrivons a Dolores Hidalgo, la ville, et meme l'eglise d'ou est parti le fameux Grito de Independencia de Miguel Hidalgo qui lanca la revolution Mexicaine. Il faut croire que la ville reste tres agitee car nous devons bouger 3 fois d'endroits avant de trouver un emplacement assez calme pour dormir (enfin presque calme entre 1h et 6h du matin)... Ca commence a etre dur de dormir dans les villes, vivement qu'on retrouve la campagne !

Le 12 Janvier justement nous traversons des grandes plaines d'altitudes desertes avec beaucoup de cactus et de Joshua Tree. On se croirait presque revenu dans le parc du meme nom aux USA. C'est une route splendide qui nous conduit vers plus de nature et d'eau pour nous laver de la chaleur du jour...